Agnès Buzyn a reçu, le 22 mai, les membres de la plateforme « Assurer l’avenir de la protection maternelle et infantile », qui regroupe les représentants des professionnels (associations des éducateurs de jeunes enfants, des médecins de PMI, des puéricultrices, des infirmières, des psychologues, des assistantes maternelles…), des représentants des parents et des familles, des organisations syndicales (Fédération CFDT-Interco, Fédération CGT des services publics, FSU, Sud Collectivités territoriales) et des grandes associations du secteur social (ATD Quart-Monde et Uniopss). Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement du lancement de la pétition nationale « Un plan d’urgence pour assurer l’avenir du service public de PMI ».
Quatre revendications principales
A l’occasion de cette rencontre avec la ministre des Solidarités et de la Santé, les signataires lui ont remis leurs « propositions et revendications pour développer le dispositif de PMI et de planification familiale ». Celles-ci sont au nombre de quatre : instituer le comité d’animation nationale des actions de PMI (Cana-PMI) comme cadre règlementaire de co-production d’une politique publique de PMI et de planification familiale partagée entre le ministère et les départements, instaurer un fonds de financement national fléché vers les services de PMI, en s’appuyant sur la réorientation de fonds de l’Ondam vers la prévention, revaloriser les statuts et salaires des professionnels de PMI au niveau de ceux du curatif et développer la formation initiale et la recherche et, enfin, sanctuariser l’existence des services de PMI et de planification familiale dans l’éventualité d’évolutions institutionnelles des collectivités territoriales.
Une « nouvelle impulsion » pour remédier aux difficultés actuelles
Selon le compte-rendu du comité, Agnès Buzyn s’est dite « consciente des difficultés que rencontre actuellement le dispositif de PMI et de l’hétérogénéité importante de mise en œuvre de ses missions selon les territoires ». Elle a également affirmé que « le constat d’un déficit de portage de la politique de PMI et de planification familiale semble partagé par les autorités nationales et locales ».
La ministre des Solidarités estime toutefois qu’une « nouvelle impulsion » pourrait être engagée par l’Etat et l’ADF (Association des départements de France), afin de « remédier aux difficultés actuelles en traçant des perspectives communes sur les enjeux et les missions de la PMI, et le développement de cette politique publique ». Pour y parvenir, elle évoque notamment la perspective d’une mission conjointe avec l’ADF.
Agnès Buzyn considère aussi qu’est d’actualité « une meilleure valorisation de l’action des services de PMI, avec des ouvertures possibles sur un soutien financier pour la contribution des équipes de PMI et de planification familiale aux parcours de santé et à la prise en charge pluridisciplinaire des patients ».
« Une trop grande hétérogénéité territoriale »
Agnès Buzyn avait déjà indiqué en mars dernier, lors d’une réunion conjointe de la commission des affaires culturelles et de l’éducation et de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, que « si les PMI relèvent de la compétence des départements, l’Etat pourrait cependant revoir le périmètre de leurs missions » et qu’il règne aujourd’hui, en matière de PMI, « une trop grande hétérogénéité territoriale, à laquelle il convient de remédier » (voir notre article ci-dessous du 7 mars 2018).
Dans un communiqué du 24 mai 2018, la plateforme « Assurer l’avenir de la PMI » prend acte « de ces perspectives de nature à engager les autorités concernées vers le développement de la protection maternelle et infantile et de la planification familiale ». Elle entend toutefois demeurer « très vigilante quant à leur concrétisation urgente » et entend « participer à l’ensemble des concertations et négociations qui doivent maintenant s’engager ».
Pour aller plus loin
No Comments